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esprit saint - Page 4

  • 16 décembre : Toute l'année avec les Pères...

    "Moi, je vous baptise avec de l'eau... Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu" (Lc 3, 10-18)

    « Quand le Christ baptise dans le Saint-Esprit, il donne d'abord la rémission des péchés. Mais il donne aussi, en second lieu, l'ornement de diverses grâces. Car il a parlé de la grâce du pardon des péchés le jour de sa résurrection, quand, en soufflant sur ses disciples, qu'il avait déjà lavés de leurs péchés dans son sang, il a dit : Recevez l'Esprit Saint. Et il affirme qu'il le leur donne pour la rémission des péchés puisqu'il ajoute aussitôt : Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les maintiendrez, ils leur seront maintenus (Jn 20,22-23).

    Sur cette distribution des dons par laquelle, nous venons de le dire, il confère l'ornement de ses grâces, saint Luc nous rapporte, dans les Actes des Apôtres, cette parole de Jésus : Jean a baptisé avec de l'eau ; mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours (Ac 1,5).

    Le double don de ce baptême est exprimé par saint Jean Baptiste qui dit, chez les évangélistes Matthieu et Luc : Lui qui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu (Mt 3,11 Lc 3,16). Car il nous baptise par l'Esprit Saint quand la grâce invisible de cet Esprit descend dans la fontaine baptismale et remet tous leurs péchés à ceux qui reçoivent le baptême. Il baptise en outre par le feu lorsqu'il les rend embrasés par la ferveur du Saint-Esprit, forts dans l'amour et constants dans la foi, brillants de science et brûlants de zèle.

    Dans cette rémission des péchés, on ne trouve aucune division ; c'est d'une façon égale et uniforme qu'une seule et même grâce vient sur tous, mais en délivrant de toutes nos iniquités et en jetant au fond de la mer tous nos péchés.

    Au contraire, dans les dons de la grâce, tous n'en reçoivent pas autant, lorsque l'un reçoit le don de la foi, l'autre le langage de la connaissance de Dieu ou de la sagesse, un autre le don de parler en langues, un autre le don d'interpréter, et ainsi de suite. Mais celui qui agit en tout cela, c'est le même et unique Esprit : il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté (cf. 1Co 12,8-11).

    Chez les saints du Nouveau Testament, nous voyons ces charismes donnés par celui qui baptise, nous voyons ces marques éclatantes d'un baptême de gloire que nul d'entre eux, d'après l'Écriture, n'a reçu avant d'avoir été baptisé pour la rémission des péchés. Sauf dans le cas de Corneille et de ses compagnons : comme Pierre était encore en train de les instruire, le Saint-Esprit tomba sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à glorifier Dieu.

    Or, si quelques Pères de l'Ancien Testament ont reçu le don des miracles, beaucoup reçurent le don de prophétie, alors qu'ils n'avaient pas été baptisés en rémission des péchés. Car il est certain que tous furent baptisés quand le Christ, mort sur la croix, répandit un flot de sang et d'eau de son côté percé par la lance, pour la purification de l'Église universelle. Celle-ci englobe tous les hommes, depuis l'origine du monde, depuis le premier des justes, Abel, jusqu'au bandit crucifié avec le Christ, à l'heure même de sa mort. Car, alors que cette effusion si précieuse et si salutaire n'avait pas encore jailli du côté du Christ, ce bandit reconnut qu'il était le Seigneur en croyant à la venue future de son règne, et il acheta son entrée dans celui-ci par cette confession de foi imprévue. »

    Rupert de Deutz (+ 1129), Homélie sur l'Evangile de Saint Jean, 2, CCM 9, 61-62.

    Source : clerus.org

    RUPERT DE DEUTZ. Né à Liège en 1070, il entre au monastère bénédictin liégeois de Saint-Laurent : silence, prière, étude. Il meurt en 1129 à 59 ans, étant abbé de Deutz, près de Cologne. Comme auteur de plusieurs commentaires et traités sur la Bible, Rupert est un représentant typique de la formation monastique reçue à Liège. Contre les méthodes dialectiques introduites en théologie par Anselme de Laon et Guillaume de Champeaux, il prend courageusement et efficacement la défense de la théologie spirituelle selon la tradition bénédictine.

    Source : clerus.org

  • Méditation : demeures de Dieu, temples de l'Esprit-Saint

    « Âme fidèle, hâtez-vous donc de préparer votre coeur pour l'Epoux, afin qu'il daigne venir et habiter en vous.
    Car il a dit : "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure." (Jn XIV,23) Laissez donc entrer Jésus en vous, et n'y laissez entrer que lui.
    Lorsque vous posséderez Jésus, vous serez riche, et lui seul vous suffit. Il veillera sur vous, il prendra de vous un soin fidèle en toutes choses, de sorte que vous n'aurez plus besoin de rien attendre des hommes.
    Car les hommes changent vite, et vous manquent tout d'un coup ; mais "Jésus-Christ demeure éternellement" (Jn XII,34) ; inébranlable dans sa constance, il est près de vous jusqu'à la fin.
    On ne doit guère compter sur un homme fragile et mortel, encore bien qu'il nous soit utile, et que vous soyez chers l'un à l'autre, et il n'y a pas lieu de s'attrister beaucoup, si quelquefois il vous traverse et s'élève contre vous.
    Ceux qui sont aujourd'hui pour vous pourront demain être contre vous, et réciproquement : les hommes changent comme le vent.
    Mettez en Dieu toute votre confiance ; qu'il soit votre crainte et votre amour : il répondra pour vous, et il fera ce qui est le meilleur.
    "Vous n'aurez point ici de demeure stable" (He XIII,14) : en quelque lieu que vous soyez, vous êtes étranger et voyageur ; et vous n'aurez jamais de repos que vous ne soyez uni intimement à Jésus-Christ.
    Que cherchez-vous autour de vous ? Ce n'est pas ici le lieu de votre repos.
    Votre demeure doit être dans le ciel, et vous ne devez rechercher toutes les choses de la terre que comme en passant.
    Tout passe : et vous passez avec tout le reste.
    Prenez garde de vous attacher à quoi que ce soit, de peur d'en devenir l'esclave, et de vous perdre.
    Que sans cesse votre première pensée monte vers le Très-Haut, et votre prière vers Jésus-Christ.
    Si vous ne savez pas encore vous élever aux contemplations célestes, reposez-vous dans la Passion du Sauveur, et aimez à demeurer dans ses plaies sacrées.
    Car si vous vous réfugiez avec amour dans ces plaies et ces précieux stigmates, vous sentirez une grande force au temps de la tribulation ; vous vous inquiéterez peu du mépris des hommes, et vous supporterez aisément les paroles médisantes. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. I (2-4), Trad. Abbé de Lamennais, Tours, Mame, 1877.

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  • 20 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Psaume 8

    « "Pour moi, je considère vos cieux, l’ouvrage de vos doigts" (Ps VIII, 4). Nous lisons que Dieu écrivit la loi de son doigt, pour la donner à Moïse, son saint et fidèle serviteur (Ex XXXI, 18), et dans ce doigt de Dieu. beaucoup d’interprètes voient l’Esprit-Saint. Si donc par les doigts de Dieu, nous pouvons entendre aussi les ministres remplis de l’Esprit-Saint, parce que c’est lui qui agit en eux ; comme ce sont eux qui nous ont préparé toutes les divines Ecritures, il nous est permis aussi d’entendre par les cieux les livres de l’un et de l’autre Testament. Il est dit aussi de Moïse, que les mages de Pharaon, voyant qu’il les surpassait, s’écrièrent : "Celui-ci est le doigt de Dieu" (Id. VIII, 19). Quoique cette expression d’Isaïe : "Le ciel sera replié comme un livre" (Is XXXIV, 4), s’applique au ciel éthéré, on peut très bien l’entendre encore dans le sens allégorique des livres de l’Ecriture. "Pour moi donc, je considère les cieux qui sont l’ouvrage de vos mains", c’est-à-dire, je lirai, je comprendrai ces Ecritures, que vous avez écrites par vos ministres, que dirigeaient l’Esprit-Saint.

    On peut donc aussi voir les livres saints, dans ces cieux dont il disait auparavant : "Votre magnificence est élevée au-dessus des cieux", ce qui signifiait : Parce que votre magnificence est plus élevée que les cieux, et qu’elle surpasse toutes les paroles des Ecritures ; voilà que vous avez tiré de la bouche des enfants nouveau-nés et à la mamelle, la louange la plus parfaite, en contraignant à commencer par croire aux saintes Ecritures, ceux qui désirent arriver à la connaissance de votre grandeur ; et cette grandeur est bien au-dessus des Ecritures, puisqu’elle surpasse tous les efforts et toutes les expressions du langage. Dieu donc a voulu abaisser les Ecritures jusqu’au niveau des enfants nouveau-nés et à la mamelle, comme l’a dit un autre psaume : "Il a abaissé les cieux et il est descendu" (Ps XVII, 19) ; et il l’a fait à cause de ses ennemis, qui détestent la croix de Jésus-Christ, et dont les discours orgueilleux ne peuvent même, en disant la vérité, devenir utiles aux enfants nouveau-nés et à la mamelle. C’est ainsi qu’est détruit l’ennemi et le défenseur, qui veut défendre tantôt la sagesse, tantôt le nom du Christ, et qui attaque néanmoins la vérité dont il garantit la prompte intelligence, puisqu’il ruine la foi qui en est la base. On peut le convaincre encore de ne posséder point la vérité, puisqu’en ruinant la foi qui est l’échelle pour y arriver, il prouve qu’il en ignore le chemin. Si donc on veut détruire ce téméraire, cet aveugle prometteur de la vérité, qui en est à la fois l’ennemi et le défenseur, il faut regarder les cieux, l’ouvrage des doigts de Dieu, c’est-à-dire comprendre les saintes Ecritures qui s’abaissent jusqu’à cette lenteur des enfants qu’elles nourrissent d’abord par l’humble croyance des faits historiques accomplis pour notre salut, qu’elles fortifient ensuite jusqu’à les élever à la sublime intelligence des vérités éternelles. Ces cieux donc, ou les livres saints, sont l’ouvrage des doigts de Dieu, puisqu’ils sont écrits par le Saint-Esprit qui animait les saints et agissait en eux. Pour ceux qui ont cherché leur gloire plutôt que le salut des hommes, ils ont parlé sans l’Esprit-Saint, en qui sont les entrailles de la divine miséricorde. »

    Saint Augustin, Commentaires sur les Psaumes : Psaume 8 (7-8), Traduits par M. l’abbé Morisot, 1875.

    Source : Le Docteur angélique (Oeuvres complètes de saint Thomas d'Aquin)

  • 3 octobre : Méditation

    « "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera, et nous viendront à lui, et nous ferons notre demeure en lui" (Jn 14,23); Bon Dieu, que cette demeure est spirituelle ! En elle le Père et le Fils s'aiment réciproquement dans l'homme, et en s'aimant ils aiment l'homme. Car que veulent dire ces paroles : "et mon Père l'aimera" ? Est-ce simplement la grâce sanctifiante qui est cet amour ? Mais la grâce n'est qu'une participation de la divine charité. Et il y a ici de plus une cohabitation du Père et du Fils. Sont-ce des dons du Saint-Esprit ? Mais les dons sont inférieurs à la grâce sanctifiante, et ils n'en sont que les émanations et les ruisseaux. Certes, Philotée, il y a quelque plus grand trésor qui est caché sous ces paroles, lequel, bien qu'il soit pour tous les justes, n'est pas nénmoins aperçu de tous les justes. C'est Dieu le Père qui réside dans l'âme du juste d'une manière singulière, qui engendre son Fils et qui, avec son Fils, produit le Saint Esprit dans la créature comme dans un sein nouveau. De lui la Sagesse à dit : "Je trouve mes délices à être avec les enfants des hommes" (Pr 8,31), parce que je suis produit en eux d'une nouvelle manière et que, par cette production, je leur suis communiqué très intimement, de sorte que ce que mon Père fait dans l'éternité en m'engendrant, se renouvelle dans le temps en chaque homme qui a le bonheur de me posséder.
    Comme donc dans la Trinité il n'y a rien d'humain, mais que Dieu est plus que bon, plus que saint et au-dessus de toutes choses, dans la nouvelle communication de la Trinité, il ne faut rien mêler d'humain ni de corporel et il faut être Dieu dans l'homme, par proportion, tout ce qu'il est en lui-même, passant ainsi de l'humanité de Jésus à sa très pure divinité.
    O commerce admirable, où l'humanité de Jésus nous amène avec lui-même la Divinité, et où la divinité demeure pure sans être obscurcie par l'humanité ! On peut dire à peu près de cette opération ce qui s'est dit de l'Incarnation. O merveilleux mystère ! qui se passe dans l'âme d'un Juste ! Jésus-Christ réside en elle, Dieu et Homme, Dieu demeure ce qu'il est et il y prend ce qu'il n'est pas, ne souffrant ni mélange ni division. »

    François Malaval (1627-1719), La belle ténèbre - Pratique facile pour élever l'âme à la contemplation (Second dialogue, Entretien V), Jérôme Millon, Grenoble, 1993.

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  • 18 août : Méditation

    « L'habitation trinitaire en nous, le fait que nous puissions devenir temple et accueillir au plus profond de l'être l'échange d'amour du Père et du Fils sous la motion transformante de leur Esprit commun, c'est la vérité stupéfiante de la foi, ce qui ne saurait monter au coeur de l'homme et que d'aucune manière il ne saurait se donner ni même désirer.
    Dieu veut faire en nous sa demeure. Il veut que nous soyons son temple. Nous le sommes déjà comme créature dans la mesure où toute notre existence dépend de Lui et s'enracine à chaque seconde dans sa vie surabondante, sans jamais pouvoir se déployer hors de Lui. Mais le projet d'amour de notre Dieu va infiniment au-delà. Et le Christ, Fils unique et bien-aimé, en même temps qu'Il nous révèle que Dieu est Trinité, mystérieux et constituant échange d'amour, en même temps le Christ nous révèle notre adoption trinitaire. "Je reviendrai vous prendre avec moi, et là où je suis, vous serez vous aussi."
    Le mystère de l'incroyable volonté d'amour de notre Dieu est celui-ci : que la Trinité même habite en notre âme et y vive son mystère intime. Ainsi l'échange d'amour qui fait toute la beauté de Dieu ne nous est plus extérieur, nous ne le contemplons plus comme un "en face", mais, si nous le voulons et l'acceptons, il se vit en l'âme même et devient sa propre vie. Et si nous avons dit que Dieu, dans son mystère intime est vie surabondante, échange permanent et intarissable d'amour donné et d'amour rendu, c'est en considérant cette vie dans l'âme, ce mouvement incessant à l'oeuvre en nous-même, que nous devons comprendre la vie trinitaire, en la voyant se vivre au plus profond de notre coeur de baptisé.
    Dieu veut vivre en chacun de nous son échange d'amour, et le baptême nous a vraiment introduit dans ce mouvement trinitaire où nous sommes de plus en plus invité à prendre place et à jouer notre note, à toute la mesure de notre foi et de notre acceptation. »

    Philippe Ferlay, Paix et Silence - Au désert avec Elisabeth de la Trinité, Collection "Epiphanie", Cerf, Paris, 1982.

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  • 30 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le premier genre de foi est celui qui se rapporte aux dogmes ; il implique l’adhésion de l’âme à un objet. Il est utile à l’âme selon la parole du Seigneur : "Celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé possède la vie éternelle et il en vient pas en jugement"...
    Il y a un deuxième genre de foi : celui qui nous est donné par le Christ à titre purement gracieux. "A celui-ci est donné, grâce à l’Esprit, le langage de la sagesse de Dieu ; à un autre, toujours grâce à l’Esprit, le langage de la connaissance de Dieu ; un autre reçoit, dans l’Esprit, le don de la foi ; un autre encore, des pouvoirs de guérison."
    Cette foi qui est conférée par l’Esprit à titre gracieux n’est pas seulement dogmatique ; elle réalise ce qui est au-delà des forces humaines. Celui qui possède une telle foi dira à cette montagne : "Passe d’ici là-bas, et elle y passera." Quand quelqu’un dira même cela avec foi, "croyant que cela se fera, sans hésiter dans son coeur", alors il recevra la grâce du miracle.
    C’est au sujet de cette foi qu’il est dit : "Si vous aviez de la foi gros comme un grain de moutarde"...
    Toi, donc, possède cette foi qui dépend de Dieu et qui te porte vers lui ; alors tu recevras de lui cette foi qui agit au-delà des forces humaines. »

    Saint Cyrille de Jérusalem (v.315-386), Catéchèse 5, La foi et le symbole, 12-13.

    Source : A la découverte des Pères de l'Eglise.

  • 7 juin : Méditation

    « "Nous recevons l'Esprit Saint, dit S. Augustin, si nous aimons l'Eglise, si nous sommes unis entre nous par la charité, si nous sommes fiers de notre foi et de notre nom de catholiques. Autant on aime l'Eglise, autant on possède l'Esprit Saint." Quiconque se sépare de l'Eglise se sépare de l'Esprit Saint. "En voyant ce qui se produit dans votre corps, dit S. Augustin, plaignez ceux qui se séparent de l'Eglise. Tant que la vie et la santé sont dans notre corps, tous les membres accomplissent leurs fonctions. Si un membre souffre, tous les autres membres compatissent. Mais parce qu'il demeure dans le corps, tout en souffrant il demeure vivant parce qu'il conserve l'Esprit de vie. Mais si un membre est séparé du corps, l'Esprit de vie ne le suit pas. Il conserve peut-être la forme qu'il avait quand il était vivant, il n'a plus la vie. Ainsi en est-il de l'homme séparé de l'Eglise." »

    P. Thiriet, L'Evangile médité avec les Pères, Tome 5, 1905.

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  • Séquence "Veni, Sancte Spiritus"

    Texte latin et  1. traduction française textuelle - 2. traduction liturgique moderne

    Veni, Sancte Spíritus,
    et emítte cælitus
    lucis tuæ rádium.

         Venez, ô Saint-Esprit,   (Viens, Esprit Saint, en nos cœurs)
         Et envoyez du ciel   (et envoie du haut du ciel)
         Un rayon de votre lumière.   (un rayon de ta lumière.)


    Veni, pater páuperum ;
    veni, dator múnerum ;
    veni, lumen córdium.

         Venez, père des pauvres,   (Viens en nous, père des pauvres)
         Venez, distributeur de tous dons,   (viens, dispensateur des dons,)
         Venez, lumière des cœurs.   (viens, lumière de nos cœurs.)


    Consolátor óptime,
    dulcis hospes ánimæ,
    dulce refrigérium.

         Consolateur suprême, (Consolateur souverain)
         Doux hôte de l’âme, (hôte très doux de nos âmes,)
         Douceur rafraîchissante. (adoucissante fraîcheur.)


    In labóre réquies,
    in æstu tempéries,
    in fletu solácium.

         Repos dans le labeur,   (Dans le labeur, le repos ;)
         Calme, dans l’ardeur,   (dans la fièvre, la fraîcheur ;)
         Soulagement, dans les larmes.   (dans les pleurs, le réconfort.)


    O lux beatíssima,
    reple cordis íntima
    tuórum fidélium.

         0 lumière bienheureuse   (O lumière bienheureuse,),
         Inondez jusqu’au plus intime,   (viens remplir jusqu'à l'intime)
         Le cœur de vos fidèles.   (le cœur de tous tes fidèles.)


    Sine tuo númine
    nihil est in hómine,
    nihil est innóxium.

         Sans votre secours,   (Sans ta puissance divine,)
         Il n’est en l’homme, rien,   (il n'est rien en aucun homme,)
         Rien qui soit innocent.   (rien qui ne soit perverti.)


    Lava quod est sórdidum,
    riga quod est áridum,
    sana quod est sáucium.

         Lavez ce qui est souillé,   (Lave ce qui est souillé,)
         Arrosez ce qui est aride,   (baigne de qui est aride,)
         Guérissez ce qui est blessé.   (guéris ce qui est blessé.)


    Flecte quod est rígidum,
    fove quod est frígidum,
    rege quod est dévium.

         Pliez ce qui est raide,   (Assouplis ce qui est raide,)
         Échauffez ce qui est froid.   (réchauffe ce qui est froid,)
         Redressez ce qui dévie.   (rends droit ce qui est faussé.)


    Da tuis fidélibus,
    in te confidéntibus,
    sacrum septenárium.

         Donnez à vos fidèles,   (A tous ceux qui ont la foi)
         qui en vous se confient   (et qui en toi se confient,)
         Les sept dons sacrés.   (donne tes sept dons sacrés.)


    Da virtútis méritum,
    da salútis éxitum,
    da perénne gáudium. Amen. Allelúia.

         Donnez-leur le mérite de la vertu,   (Donne mérite et vertu,)
         Donnez une fin heureuse,   (donne le salut final,)
         Donnez l’éternelle joie. Ainsi soit-il. Alléluia.   (donne la joie éternelle. Amen.)

  • 26 mai : Méditation

    « Tu peux dessiner les traits du Père et du Fils, mais l’Esprit n’a pas de visage ni même de nom susceptible d’évoquer une figure humaine. Tu ne peux pas imaginer l’Esprit ni mettre la main sur lui. Tu entends sa voix au plus intime de ta conscience, tu reconnais son passage à des signes souvent éclatants, mais tu ne peux pas savoir "ni d’où il vient ni où il va" (Jn 3, 8).
    Et cependant lui seul peut te faire prier : il est au commencement, au milieu et au terme de toute prière, comme de toute décision spirituelle. Tu dois donc le demander comme le don par excellence, qui contient tous les autres dons. La sainteté, c’est l’Esprit Saint comblant l’Eglise et le coeur de tous les croyants. Tu ne peux que l’appeler et le supplier de venir. Il est à la source des ministères, des sacrements et de la prière.
    Ne pense pas à l’appeler sur toi, ou sur les autres, ou même sur l’Église, d’une manière particulière, mais appelle-le purement et simplement dans une longue supplication : "Viens !" Si tu passais toutes tes oraisons à redire ce petit mot, à prendre conscience de sa présence en toi, à l’adorer et à lui rendre grâce pour tous ses dons, tu serais en pleine prière trinitaire, et tu n’aurais pas perdu ton temps.
    Car tu n’as pas seulement à l’appeler de l’extérieur : l’Esprit du Christ ressuscité habite en toi, il vit au plus profond de ton coeur. Prier, c’est prendre conscience de sa présence, en ranimant le feu qui brûle sous la cendre. Son action part toujours de l’intérieur, et c’est de l’intérieur que tu le connaîtras : "Vous le connaissez parce qu’il demeure en vous" (Jn 14, 17). Reconnais donc sa présence en toi, supplie-le de déployer toute la force de son dynamisme. [...]
    Quand tu appelles l'Esprit, sois comme celui qui meurt de soif au désert. [...] Sans le savoir, tu es assoiffé de l’Esprit Saint. »

    Jean Lafrance, Prie ton Père dans le secret, Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.

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  • 21 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « L'Esprit Saint donnera aux justes la paix parfaite dans l'éternité. Mais déjà maintenant il leur donne une paix très grande lorsqu'il allume en leur coeur le feu céleste de la charité. L'apôtre Paul dit en effet : "L'espérance ne trompe pas, car l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné" (Rm 5,5). La véritable et même la seule paix des âmes en ce monde consiste à être rempli de l'amour divin et animé de l'espérance du ciel au point que l'on en vienne à considérer comme peu de chose les succès ou les revers de ce monde, à se dépouiller complètement des désirs et des convoitises de ce monde, et à se réjouir des injures et persécutions subies pour le Christ, de sorte que l'on puisse dire avec l'apôtre Paul : "Nous mettons notre fierté dans l'espérance de la gloire de Dieu. Plus encore, nous mettons notre fierté dans les épreuves" (Rm 5,2).
    Il se trompe celui qui imagine trouver la paix dans la jouissance des biens de ce monde, dans les richesses. Les troubles fréquents d'ici-bas et la fin même de ce monde devraient convaincre cet homme qu'il a posé les fondations de sa paix sur le sable (Mt 7,26). Au contraire, tous ceux qui, touchés par le souffle de l'Esprit Saint, ont pris sur eux le joug très bon de l'amour de Dieu et qui, à son exemple, ont appris à être doux et humbles de coeur, jouissent dès maintenant d'une paix qui est déjà l'image du repos éternel. »

    Saint Bède le Vénérable (v.673-735), Homélie 12 pour la Vigile de la Pentecôte ; PL 94, 196-197 (trad. Orval).

  • 7 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur promet à juste titre que l'Esprit "vous enseignera tout". Car si cet Esprit ne touche pas le coeur de ceux qui écoutent, vaine est la parole de ceux qui enseignent. Que personne n'attribue donc à celui qui enseigne ce que la bouche de cet enseignant lui fait comprendre : s'il n'y a pas quelqu'un pour nous enseigner au-dedans, la langue de l'enseignant travaille dans le vide.

    Tous ici, vous entendez ma voix de la même manière ; et cependant vous ne saisissez pas de la même façon ce que vous entendez... C'est-à-dire que la voix n'instruit pas si l'âme ne reçoit pas l'onction de l'Esprit. La parole du prédicateur est vaine si elle n'est pas capable d'allumer le feu de l'amour dans les coeurs. Les disciples qui disaient : "Notre coeur n'était-il pas brûlant en nous tandis qu'il nous parlait en chemin, et qu'il nous expliquait les Écritures ?" (Lc 24,32), avaient reçu ce feu de la bouche même de la Vérité. Lorsqu'on entend une telle parole, le coeur s'échauffe, sa torpeur froide le quitte, l'esprit ne connaît plus de repos et se prend à désirer les biens du Royaume des cieux. L'amour véritable qui le remplit lui arrache des larmes... Comme il est heureux d'entendre cet enseignement qui vient d'en-haut et ces commandements qui deviennent en nous comme une torche qui nous enflamme...de l'amour intérieur. La parole parvient à notre oreille, et notre esprit transformé se consume d'une douce flamme intérieure. »

    Saint Grégoire le Grand (v.540-604), Homélies sur les Evangiles, n°30, 3.5 (Trad. Le Barroux)

  • 12 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Lorsque Jésus vint à ses apôtres, "les portes closes, et se tint au milieu d’eux, ils furent troublés et effrayés, croyant voir un fantôme". Mais lorsqu’il souffla sur eux en disant : "Recevez l’Esprit Saint" ou qu’il leur envoya du ciel ce même Esprit comme un don nouveau, ce don fut un témoignage indubitable de sa résurrection et de sa vie. C’est en effet l’Esprit qui témoigne dans le coeur des saints et par leur bouche que le Christ est la vérité, la vraie résurrection et la vie. C’est pourquoi les apôtres qui avaient d’abord douté à la vue même de son corps vivant, une fois qu’ils eurent goûté à l’Esprit qui donne la vie, rendirent un vibrant témoignage à sa résurrection. Car il est bien plus difficile d’accueillir Jésus dans son coeur que de le voir avec les yeux ou d’entendre parler de lui ; mais l’action du Saint-Esprit est beaucoup plus puissante sur les sens de l’homme intérieur que celle des objets corporels sur ses sens extérieurs. Quelle place reste-t-il au doute lorsque le témoin et celui pour qui il témoigne sont l’unique Esprit ?

    Maintenant donc, frères quel témoignage la joie de vos coeurs rend-elle à votre amour du Christ ? Si jamais vous avez aimé Jésus, vivant ou mort ou revenu à la vie, et alors qu’aujourd’hui dans l’Église tant de messagers proclament sa résurrection, votre cœur exulte et s’écrie : "Jésus, mon Dieu est vivant ; ils me l’ont annoncé". À ceci tu reconnaîtras avec certitude que ton esprit revit pleinement dans le Christ : c’est qu’il dise du fond du coeur : "Il me suffit que Jésus soit vivant." »

    Guerric d'Igny, XIIe siècle, Sermon pour la Résurrection du Seigneur 1,4-5.


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